Dans les années 1920, la société soviétique connaît une profonde mutation sociale qui entraîne en particulier une redéfinition des lieux relevant du public et du privé. La promotion d’un mode de vie collectif et la suppression partielle de la propriété privée conduisent à une limitation des espaces privés. L’appartement communautaire, avec son « territoire partagé », devient à la fois le symbole et l’expression concrète d’un nouveau tracé des frontières entre le public et le privé. Ce processus est à considérer dans le contexte de l’évolution de la société soviétique tout au long de la période 1917-1991. Si les premières années du pouvoir soviétique se caractérisent en effet par la promotion d’un mode de vie collectif, la « Grande retraite » des années trente se concrétise par la valorisation d’un mode de vie plus traditionnel ainsi que par une certaine réhabilitation du domaine privé et domestique. Cette tendance se renforce par la suite dans les années 1960-1990. Les réformes initiées par les héritiers de Staline, réformes visant à améliorer les conditions de vie de la population, favorisent de nouvelles formes de consommation et de loisirs, ainsi qu'une valorisation des espaces relevant de la sphère privée. De même, des lieux intermédiaires favorisant la transition informelle entre les espaces privés et publics connaissent un important développement.

Documents pour l'étude de l'oeuvre au programme de l'agrégation :  Ludmila Oulitskaïa Le Chapiteau vert.

Cours sur le recueil Le Rosaire de Anna Akhmatova au S1, et sur la pièce de Erdman Le Suicidé au S2