Texte philosophique allemand oral agrégation

On lira et expliquera ce dialogue de Platon dans la traduction indiquée au programme de l’agrégation : Platon, La République, éd. Gallimard, « Folio Essais », trad. P. Pachet (1993), sans s’interdire toutefois de recourir parfois à d’autres traductions françaises existantes, lorsque cela semblera utile à la compréhension du texte de Platon. Le cours s’attachera tout d’abord à l’étude de la structure et de la composition de ce dialogue à l’architecture complexe, qui entremêle des considérations relevant de l’éthique, de la politique, de l’esthétique, de l’épistémologie, de l’histoire ou de l’eschatologie, entre autres, afin de tenter d’en dégager les différentes lignes de force et leur signification systématique. On introduira ensuite, de la manière la plus précise possible, aux différents moments de la discussion, en vue d’expliquer un certain nombre de textes, canoniques ou non, tirés de cette œuvre aussi célèbre que difficile. Tout au long de la préparation, il est recommandé de privilégier la lecture et la relecture directes et assidues de dialogue, afin de se confronter et de se familiariser personnellement avec ses nuances et ses difficultés. On pourra cependant s’aider, dans un premier temps, des quelques références indiquées dans la bibliographie ci-dessous ; celles-ci seront complétées, au fur et à mesure du cours, par des indications spécifiques à chaque séance.

J. Annas, Introduction à la République de Platon, Paris, PUF, 1994
J. Brunschwig, « Platon : La République », dans F. Châtelet, O. Duhamel et E. Pisier (dir.), Dictionnaire des œuvres politiques, Paris, 19952 (1986), p. 932-946
A. Diès, « Introduction générale », dans Platon, Œuvres complètes t. VI. La République I-III, texte établi et traduit par E. Chambry, Paris, Les Belles Lettres, 1933, p. v-cliv
M. Dixsaut (dir.), Études sur la République de Platon, vol. 1-2, Paris, Vrin, 2005
L. Robin, Platon, Paris, PUF, 19682
L. Robin, Les Rapports de l’être et de la connaissance d’après Platon, Paris, PUF, 1957

Préparation à la seconde épreuve. Diaporama des cous et documents

CM Philosophie générale (Agrégation)

Bibliographie

Textes et traductions de Husserl

Ideen zu einer reinen Phänomenologie und phänomenologischen Philosophie,  Erstes Buch, Hua III/1, éd. K. Schuhmann, Den Haag, M. Nijhoff, 1976 ; trad. fr. P. Ricœur, Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologique pures, Paris, Gallimard, 1950 ; Hua III/2, Ideen zu einer reinen Phänomenologie und phänomenologischen Philosophie, Erstes Buch, Ergänzende Texte (1912-1929), éd. K. Schuhmann, Den Haag, M. Nijhoff, 1976, trad. fr. de Hua III/1 & Hua III/2 par J.-F. Lavigne, Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique, Paris, Gallimard, 2018.

       La traduction de J.-F. Lavigne est infiniment supérieure à celle de P. Ricœur, dont elle corrige tous les contresens et les choix contestables (notamment pour les termes reell, real et wirklich, rendus à l’identique par réel chez Ricœur) ; mais de la traduction Ricœur, on gardera les notes de bas de page, qui sont souvent éclairantes. Attention : la traduction de J.-F. Lavigne comprend les Appendices parus dans Hua III/2, c’est-à-dire les textes écrits par Husserl à titre d’explicitation ou de correction de certains paragraphes.

       On consultera avec profit la postface aux Ideen (Nachwort zu meinen Ideen zu einer reinen Phänomenologie) qu’a rédigée Husserl en 1930, qui figure en Appendice de la traduction française des Ideen III : La phénoménologie et les fondements des sciences, trad. fr. A. L. Kelkel pour la seule postface, Paris, Puf, 1992.

Cartesianische Meditationen und Pariser Vorträge, Hua I, éd. S. Strasser, Den Haag, M. Nijhoff, 19732; trad. fr. E. Levinas & G. Peiffer, Méditations cartésiennes, Paris, Vrin, 1947, 2008 trad. fr. M. de Launay (dir.), Méditations cartésiennes et les [sic] Conférences de Paris, Paris, Puf, 1994.

        La traduction de M. de Launay (en réalité une traduction due à un groupe de traducteurs comprenant J.-F. Courtine, F. Dastur, D. Franck et J.-L. Marion, mais publiée sous le seul nom de M. de Launay) est préférable pour les quatre premières Méditations, mais celle de G. Peiffer et E. Levinas largement supérieure pour la seule Cinquième, la traduction de Launay étant entachée d’un contresens sur les termes Eigenheit et Eigenheitlichkeit, rendus par spécificité. Le jury imposant la traduction historique de Peiffer-Levinas, les candidats sont invités à consulter la traduction de M. de Launay pour les quatre premières Méditations.

Die Krisis der europäischen Wissenschaften und die transzendentale Phänomenologie, Hua VI, éd. W. Biemel, Den Haag, M. Nijhoff, 19762 ; trad. fr. G. Granel, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, Paris, Gallimard, 1976 ; ce volume contient le texte posthume Die Frage nach dem Ursprung der Geometrie als intentionalhistorisches Problem, trad. fr. J. Derrida, L’origine de la géométrie, Paris, Puf, 1962.

       La traduction Granel n’est pas mauvaise dans l’ensemble, mais contient un certain nombre de maniérismes (Leistung toujours rendu par prestation, au lieu d’effectuation, Stiftung rendu par fondation au lieu d’instauration ou institution au § 15) et parfois de contresens caractérisés (§ 18 sur Descartes, bas de la p. 92, dernières lignes, où le texte français dit n’importe quoi). La traduction de L’origine de la géométrie par Derrida est beaucoup plus sûre, mis à part le même choix très contestable pour Stiftung.

« Über Erneuerung », Hua XXVII : Aufsätze und Vorträge (1922-1937), éd. T. Nenon et H. R. Sepp ; trad. fr. L. Joumier, Sur le renouveau, Paris, Vrin, 2005.

       Il s’agit de cinq articles projetés pour la revue japonaise The Kaizo et consacrés à l’éthique, rédigés en 1922-23, dont trois seulement ont été publiés dans la revue. Ils sont suivis d’onze Appendices consacrés aux mêmes thèmes.

Pas au programme, mais à lire :

Die Idee der Phänomenologie, Hua II, éd. W. Biemel, Den Haag, M. Nijhoff, 19732 ; trad. fr. A. Lowit, L’idée de la phénoménologie, Paris, Puf, 19782.

       Ce texte est une introduction aux leçons de 1907 intitulées Chose et espace, et marque la conversion de Husserl à l’idéalisme transcendantal, après la période dite métaphysiquement neutre des Recherches logiques (1900-1901), suivies des Leçons de 1905 sur le temps où Husserl pratique déjà la réduction phénoménologique.

Logische Untersuchungen, II, Erste bis fünfte Untersuchung, Hua XIX/1, éd. U. Panzer, Den Haag/ Boston/ Lancaster, M. Nijhoff Publishers, 1984 ; trad. fr. Élie, Kelkel & Schérer, Recherches logiques, tome II, première partie (Recherches I et II = RL II/1) et deuxième partie (Recherches II à V= RL II/2), Paris, Puf, 19692 et 19722.

       Lire la Cinquième Recherche dans le tome II/2 de la traduction française ; on y trouve la théorie de la conscience et de l’intentionnalité, qui porte en germe la future phénoménologie transcendantale et constitutive.

 

Commentaires

Martin Heidegger, Prolegomena zur Geschichte des Zeitbegriffs, GA 20, éd. P. Jaeger, Frankfurt/Main, Klostermann, 1979 ; trad. fr. A. Boutot, Prolégomènes à l’histoire du concept de temps, Paris, Gallimard, 2006.

       Ce cours de 1925 contient un exposé très éclairant par Heidegger de la pensée husserlienne.

Wilhelm Szilazi, Introduction à la phénoménologie d’Edmund Husserl (1959), trad. fr. A. Fournier et F. Dastur, Argenteuil, Le Cercle herméneutique, 2011.

       Excellente introduction à la pensée de Husserl, très bien architecturée et permettant de prendre possession des grands thèmes de la pensée husserlienne dans une conceptualité rigoureuse, mais sans excès de technicité.

Paul Ricœur, À l’école de la phénoménologie, Paris, Vrin, 1986.

       Recueil d’articles de Ricœur sur Husserl : ces articles sont très éclairants pour entrer dans le cœur de la pensée husserlienne.

Emmanuel Levinas, Théorie de l’intuition dans la phénoménologie de Husserl (1929), Paris, Vrin, 1978.

       Ce premier travail de Levinas reste une excellente introduction à la pensée de Husserl, qui avait cependant émis quelques réserves à cause de la perspective quelque peu heideggérienne du travail.

—, En découvrant l’existence avec Husserl et Heidegger, 2e éd. augmentée des Nouveaux essais, Vrin, 1967, 19823.

       On peut lire le premier chapitre sur Husserl, puis les « Commentaires nouveaux » (p. 111-164), précieux pour la compréhension de Husserl.

—, Les imprévus de l’histoire, Paris, Fata morgana, 1994.

       Lire les textes n° II-III-IV-V, en particulier le texte n° II, « Sur les Ideen de M. E. Husserl », qui est une analyse en raccourci des Ideen, excellente pour avoir une prise de vue globale de l’ouvrage.

Jean-Toussaint Desanti, Introduction à la phénoménologie, Paris, Gallimard, 19942.

       Recueil de conférences sur les Méditations cartésiennes, issu d’un premier recueil intitulé Phénoménologie et praxis ; attention, l’optique générale est celle de Tràn-Dùc-Thâo dans Phénoménologie et matérialisme dialectique, celle d’une critique de la phénoménologie du point de vue du matérialisme dialectique. Mais au-delà de cet aspect critique que certains jugeront daté, l’auteur fait preuve de grande clarté et d’intelligence dans son exposition des thèses et de l’argumentation husserlienne.

Husserl, Cahiers de Royaumont, Philosophie n° III, Paris, Minuit, 1959.

Trouvable en bibliothèque ; recueil de conférences sur Husserl avec des contributions d’Eugen Fink, Roman Ingarden, Alfred Schutz, etc., suivies de discussions ; très utile pour se former aux problématiques de la phénoménologie husserlienne).

Jacques English, Le vocabulaire de Husserl, Paris Ellipses, 2002.

Une sorte d’équivalent du Kant-Lexikon de Rudolf Eisler en beaucoup plus court, qui vous permet de vous familiariser avec la conceptualité husserlienne.

Renaud Barbaras, Introduction à la philosophie de Husserl, Chatou, La Transparence, 2004 ; rééd. Vrin, 2014.

Cours de Renaud Barbaras très clair, dont vous pourrez surtout lire avec profit la Deuxième partie, « La phénoménologie transcendantale ».

Emmanuel Housset, Husserl et l’énigme du monde, Paris, Seuil, 2004.

Très bonne présentation, fort claire, de la pensée husserlienne.

—, Husserl et l’Idée de Dieu, Paris, Cerf, 2010.

Excellente investigation des thèmes théologiques qui traversent la pensée de Husserl.

Richard Cobb-Stevens, Husserl et la philosophie analytique, Paris, Vrin, 1998.

Lire les chap. VII et VIII, « Le tournant transcendantal de Husserl » et « Raison et histoire ».

Jacques Derrida, Introduction à Husserl, L’origine de la géométrie, Paris, Puf, 1962.

Excellente explication, très approfondie, du fameux texte publié en Annexe III à la Krisis.

Rudolf Bœhm, « Husserl et l’idéalisme classique », Revue philosophique de Louvain, n° 57, 1959, pp. 349-396.

—, « Les ambiguïtés des concepts husserliens d’“immanence” et de “transcendance” », Revue philosophique de la France et de l’Etranger, n° 149, 1959, pp. 481-527.

—, « Les sciences exactes et l’idéal husserlien d’un savoir rigoureux », Archives de Philosophie, tome XXVII, 1964, pp. 424-438.

Alexandre Lowit, « L’“épochè” de Husserl et le doute de Descartes », Revue de Métaphysique et de Morale, 1957 n° 4, pp. 399-414.

Ouvrages d’approfondissement

Jean-François Lavigne, Husserl et la naissance de la phénoménologie (1900-1913), Paris, Puf, 2005.

       Ouvrage approfondi sur la genèse de la phénoménologie transcendantale.

—, Accéder au transcendantal ? Réduction et Idéalisme transcendantal dans les Idées I de Husserl, Paris, Vrin, 2009.

Analyse rigoureuse et serrée de l’entrecroisement des deux méthodes fondamentales mises en œuvre dans les Ideen I : idéation et réduction phénoménologique.

Claudio Majolino et François de Gandt (éds), Lectures de la Krisis de Husserl, Paris, Vrin, 2008.

François de Gandt, Husserl et Galilée. Sur la crise des sciences européennes, Paris, Vrin, 2004.

Dominique Pradelle, L’archéologie du monde. Constitution de l’espace, idéalisme et intuitionnisme chez Husserl, Dordrecht, Kluwer, 2000.

—, Par-delà la révolution copernicienne, Paris, Puf, 2012.

Pour approfondir, notamment, le rapport entre phénoménologie transcendantale et pensée transcendantale kantienne. Le premier ouvrage donne un aperçu de la structure de l’histoire de la philosophie à partir du § 15 de la Krisis, puis analyse les méthodes d’idéation et d’élucidation de la constitution transcendantale.

Laurent Perreau, Le monde social selon Husserl, Dordrecht, Springer, 2013.

       On lira les chapitres 9 et 10, à titre de commentaires éclairants des questions posées dans Sur le renouveau et la Krisis.

Dagfinn Follesdal, « La notion d’objet intentionnel chez Husserl », in Élisabeth Rigal, Jaako Hintikka. Questions de logique et de phénoménologie, Paris, Vrin, 1998, p. 223-233.

Dominique Pradelle,  « Y a-t-il un platonisme phénoménologique ? Primat de l’idea et langage de l’expérience encore muette », Philosophie n° 141 (2019), p. 35-62.

—, « Cogito et description de Descartes à Husserl : de la réflexion transcendantale à la méthode réflexive », Les Études philosophiques 205 (2021/1), p. 95-119.

—, « Sur le concept de sens en phénoménologie », in D. Pradelle & Pierre-Jean Renaudie, Intentionnalité, sens, antipsychologisme. Hommage à Robert Brisart, Hildesheim, Olms, 2022, p. 53-88.

Julien Farges, « Husserl. La phénoménologie comme philosophie du sens », Philosophie n° 155 (2022), p. 18-37.


Atelier de préparation à l'épreuve de philosophie générale

Atelier de méthodologie - préparation à l'agrégation. 

Lundi 13h30-15h30

Texte au programme

PLUTARQUE, Adversus Colotem, Πρὸς Κωλώτην, dans Plutarch, Moralia, Volume XIV (Loeb Classical Library No. 428), Harvard University Press, 1967, reprint 1996, pages 190-314.

Ce texte de 42 p. de grec est une réponse du platonicien Plutarque (Ier-IIème S.) à l’écrit de Colotès, disciple immédiat d’Epicure, Si l’on ne se conforme aux doctrines des autres philosophes, il n’est pas possible de vivre, dans lequel l’épicurien, comprenant le platonisme comme un scepticisme, cherche à montrer que la position épistémologique de l’Académie est incompatible avec les exigences de la vie quotidienne. Il le fait en passant en revue différents philosophes platoniciens ou associés au platonisme par la tradition sceptique. Plutarque répond à sa polémique selon la même méthode en entreprenant de défendre contre Colotès : Démocrite, Empédocle, Parménide, Platon, Socrate, les cyrénaïques et Arcésilas, non sans retourner la polémique contre l’épicurisme lui-même.

Ce texte, d’une longueur maîtrisable, demande néanmoins une préparation attentive à cause de son style allusif qui très souvent suppose connues les questions débattues à l’époque hellénistique, allusions qu’il s’agira pendant la préparation de décrypter, d’autant que pour certaines doctrines, il s’agit de la principale source dont nous disposons. Un autre enjeu est l’évaluation des arguments de Plutarque, de valeur inégale, ainsi que la détermination de sa position personnelle : est-elle sceptique ou dogmatique ?

Le texte donné au programme est accompagné de la traduction anglaise de B. Einarson et Ph. H. De Lacy, il en existe une traduction française récente, par J. Boulogne, J. Brunschwig, D. Delattre et A. Monet, dans D. Delattre-J. Pigeaud, Les Epicuriens, Paris, Gallimard (La Pléiade), 2010, mais celle-ci se fonde sur l’édition du texte de M. Pohlenz-R. Westman, Leipzig, Teubner, 1959.

La condition ouvrière, Folio-essais n°409