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La colère dans l’Antiquité, entre médecine politique et philosophie

La colère est au carrefour d’enjeux qui en font un objet d’étude particulièrement pertinent pour le médecin et le philosophe de toutes les écoles hellénistiques. Si la théorie médicale des humeurs la comprend comme un des aspects fondamentaux de la nature de l’homme, s’inscrivant par ailleurs dans son environnement physique, d’entrée de jeu la question de sa régulation se pose, puisque le tempérament colérique peut s’exprimer de façon excessive. Mais comment décider de la frontière entre le normal et le pathologique ? La colère étant une réaction à l’expérience, réelle ou supposée, de l’injustice, sa dimension est d’emblée politique, or la cité peut-elle se constituer et se défendre sans faire appel à cet affect pourtant dangereux ? Mais alors comment parvenir à le contrôler, tant au niveau individuel que collectif, de façon efficace ? Face à ce risque, la solution stoïcienne de suppression totale de la colère peut-elle être adoptée ? Le sage peut-il et doit-il contempler l’injustice humaine générale sans s’emporter ?

Indications bibliographiques :

Hippocrate, Airs, eaux, lieux (chap. XII, XXIV) (trad. J. Jouanna, De la nature de l’homme.

Platon, République, notamment II-IV, et VIII, Timée.

Aristote, Ethique à Nicomaque (surtout II, IV 1-3), Rhétorique II, IX, Politique

Philodème, La colère, dans D. Delattre-J. Pigeaud (éds), Les Épicuriens, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2010, p. 571-594.

Sénèque, De la colère.

Plutarque, Du contrôle de la colère (Plutarque Œuvres morales tome VII-Première partie, Paris, Belles Lettres 1975).

Galien, L'âme et ses passions, trad. de Les Passions et les erreurs de l'âme Les Facultés de l'âme suivent les tempéraments du corps, trad. V. Barras, T. Birchler, A.-F. Morand, Intr. J. Starobinski, Paris, Belles Lettres (coll. « La Roue à Livres »), 1995.

W. Harris, Restraining Rage : The Ideology of Anger Control in Classical Antiquity, Londres, Harvard University Press, 2001.

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